A travers le monde

Le terme « déchet » désigne un matériel que l’on ne veut plus, qui n’a plus d’utilité. Selon cette définition, un déchet est considéré comme étant un matériel dont son propriétaire n’a plus d’usage. Mais ce matériel peut éventuellement intéresser quelqu’un d’autre, qui pourra lui trouver un usage. En effet, ce sont plus de 1,9 milliard de tonnes de déchets par an qui sont produites par l’Homme à travers le monde, et seulement 20% sont réutilisées ou recyclées.


Selon le World Atlas, la production actuelle de déchets solides domestiques (MSW) est estimée à environ 1,9 milliard de tonnes par an, dont près de 30% ne sont pas collectées. Et pour les déchets solides qui sont collectés, ce sont 70% qui terminent dans une décharge à ciel ouvert, 19% qui sont réutilisés ou recyclés et 11% qui sont utilisés comme combustible pour la production d’énergie. Le dépôt des déchets organiques sur des décharges à ciel ouvert est responsable de l’émission de méthane, un des plus puissants gaz à effet de serre, qui contribue grandement au réchauffement climatique.

La production de déchets augmente de manière importante, en corrélation avec l’accroissement de l’urbanisation et de la consommation de biens à travers le monde. En 2002, la Banque Mondiale estimait que les 2,9 milliards de citadins produisaient 0,64kg de déchets solides municipaux par personne et par jour, ce qui équivaut à 0,68 milliards de tonnes par an. En 2012, ce sont 3 milliards de citadins qui produisaient 1,2kg de déchets solides municipaux par personne et par jour, soit 1,3 milliards de tonnes par an. Aujourd’hui, nous avons dépassé les 1,9 milliards de tonnes de déchets par an. En 2025, on estime que ce seront 4,3 milliards d’êtres humains qui habiteront les villes, et qui produiront environ 1,42kg de déchets solides municipaux par personne et par jour, soit 2,2 milliards de tonnes de déchets par an. Plus d’informations sur l’étude réalisée par la Banque Mondiale, What a Waste.


Comme la production mondiale de déchets augmente, la part de la population n’ayant pas accès au service élémentaire de gestion des déchets augmente également. Aujourd’hui, on estime cette population a plus de 3,5 milliards d’individus. Si l’on continue sur le même mode de consommation qu’actuellement, ce seront presque 5,6 milliards d’individus qui seront privés d’un service de gestion des déchets en 2050.

C’est pourquoi l’on estime que les coûts liés à la gestion des déchets vont augmenter, passant de 205,4 milliards de dollars aujourd’hui à environ 375,5 milliards de dollars en 2025. Cette augmentation va concerner principalement les pays peu développés (5 fois plus de frais liés à la gestion de leurs déchets par rapport à aujourd’hui) et les pays en voie de développement (4 fois plus de frais).


A la lumière de ces constats, le concept de 3R – Réduire, Réutiliser, Recycler a des avantages certains en termes écologiques, sociaux et économiques.

Les avantages écologiques liés à la réduction de notre consommation de biens, au fait de réutiliser ce qui peut l’être et de recycler ce dont on a plus l’usage sont indéniables, tant du point de vue de la pollution engendrée pour notre environnement qu’en termes de santé publique. De plus, cela permet de réduire la consommation de nouvelles matières premières, en utilisant une matière première déjà disponible.

En plus de créer un environnement plus sain pour les êtres humains, le recyclage est un secteur à fort potentiel de création d’emploi, de la collecte à la transformation, en passant par le conditionnement et la séparation. Le recyclage permet de rendre des matériaux considérés inutiles par certains, utiles et sources de profits pour d’autres : c’est le concept d’économie circulaire  et de « développement vert ». On crée des activités génératrices de revenus ayant un impact environnemental et social positif. C’est une des clés qu’il nous faut développer pour assurer le préservation de notre planète.